Élevage familial VS animalerie : comment faire le bon choix ?

Ça ne vous aura pas échappé que le golden retriever est l’une des races de chiens les plus appréciées en général. En forte demande depuis la crise sanitaire (et les nombreux confinements qui nous ont poussé à réinvestir nos maisons), il existe de nombreux éleveurs et animaleries qui propose la race à « l’achat ». Chacun étant libre de ses choix, nous ne ferons ni la publicité ni la propagande de l’un ou l’autre. Voici néanmoins un petit comparatif pour y voir plus clair entre les deux professionnels.

	Élevage familial	Animalerie
Disponibilité des chiots	Les élevages familiaux reconnus ont beaucoup de demandes et parfois des listes d’attente sur plusieurs années, il faudra donc prendre son mal en patience si vous souhaitez acquérir un chiot chez un élevage familial reconnu	Les animaleries reçoivent des chiots très fréquemment, ils sauront vous donner les délais avant que la prochaine portée ne soit disponible à la vente
Origine des chiots	Les chiots sont issus d’une portée propre aux chiens du propriétaire	Sans avoir vu les parents, difficile de connaître la provenance du chiot. Certaines animaleries se proposent de racheter des chiots issus de nichées auprès de particuliers
Présence des parents et des chiots	Les parents sont présents et visibles	Pas de visibilité des parents
Prix (selon la loi de l'offre et de la demande)	Minimum 1200€ Jusqu’à 2000 € avec pédigrée	De 600 à 1100 €
Présence d'autres races	Un élevage familial, de par sa définition, ne proposera pas plusieurs races à la vente. Moins il y a de race présente, plus l’éleveur sera susceptible de bien connaître la ou les races qu’il éduque	L’animalerie propose plusieurs races à la vente, c’est l’objectif principal de l’établissement
Numéro d'agrément (obligatoire)	L’élevage, ayant une portée par an, commence par HK01 ou DF01, il est considéré comme éleveur occasionnel. L’élevage, ayant maximum 5 portées par an, commence par HK10 ou DF10, il est considéré comme éleveur amateur	L’élevage, ayant plus de 5 portées par an, est considéré comme éleveur professionnel, leur numéro d’agrément commence par HK12 ou DF12. Il reste une exception pour la catégorie commerçant (qui n'existe plus depuis le 1er juillet 2023), leur numéro commence par HK14 ou HK15
Sevrage	Les chiots sont sevrés progressivement du lait maternel et habitués aux croquettes lors de leur départ vers leur nouvelle famille	Les chiots sont séparés de leurs parents très jeunes, ils souffrent parfois d’un sevrage trop rapide, ce qui implique des problèmes de sociabilisation (méconnaissance des codes canins) et/ou des troubles de l’attachement
Apprentissage de la propreté	L’éleveur veille à l’apprentissage de la propreté en leur proposant l’accès à l’extérieur et en les incitant (positivement) dans cet apprentissage	Les chiots vivent en général dans des box ou cages où le sol est jonché d’une litière (copeaux de bois, cellulose, …) facile à nettoyer au quotidien, l’apprentissage de la propreté est entièrement à votre charge sans acquis préalable
Condition de détention du chiot	Les chiots vivent généralement au sein même de la famille et de la maison familiale, ils sont familiarisés aux bruits et stimuli en tout genre	Ils vivent dans des box (souvent trop petit) avec leurs frères et sœurs dans l’attente d’être adopté. Ils ne reçoivent pas d’éducation ni attention particulière, ils ne sont manipulés que lorsqu’une famille se présente dans le but d’adopter un chiot
Engagement dans le respect du bien-être animal	L’éleveur sera attentif à votre situation familiale et l’environnement dans lequel le chiot va évoluer, il reste disponible si vous avez des questions et même plusieurs mois après l’adoption du chiot	Une fois le chiot vendu, l’animalerie vous proposera croquettes et accessoires vendus également au sein de l’animalerie (souvent au prix fort et pas forcément le plus adapté aux besoins de votre chiot). Il n’y aura pas de suivi des chiots et aucun retour ne sera accepté par l’animalerie une fois le délai de 15 jours de la garantie médicale dépassé

Quels sont les critères sur lesquels je dois être vigilant si je veux acquérir un chiot bien équilibré ?

1. La présence des parents est indispensable ! Elle vous permettra de voir si les parents présentent une tare physique visible (par exemple, une atrophie rétinienne progressive) ou si ceux-ci semblent équilibrés (je parle de la santé mentale). Vous éliminerez également le doute sur la consanguinité des parents ou si les chiots seraient potentiellement issus d’importation des chiens de l’Est. Ils sont identifiés de manière électronique (puce), disposent d’un passeport européen en règle et sont suivis par un vétérinaire qui est avant tout un professionnel du monde canin soucieux du bien-être animal.

2. Le numéro d’agrément en dit long sur la façon dont fonctionne l’éleveur. L’élevage familial traditionnel aura un numéro d’agrément commençant par HK01, c’est-à-dire pas plus de deux nichées par an. Au-delà, vous êtes en droit de vous dire que le côté familial n’est plus respecté puisque les numéros d’agréments supérieurs permettent jusqu’à dix nichées par an. Renseignez vous sur l’éleveur et son numéro d’agrément, vous aurez alors une indication sur le nombre de chiens reproducteurs et de chiots disponibles à la vente annuellement. Questionnez l’éleveur. Si son discours ne correspond pas à la réalité de son numéro d’agrément, partez du principe que l’éleveur n’est pas de bonne foi et que s’il ment sur un détail aussi légal, il n’aura pas de scrupule à vous mentir sur d’autres détails tout aussi important. Dans le lien suivant, vous trouverez la liste des élevages de chiens agréés par le SPW – Bien-être animal (dernière mise à jour le 19/07/2023) : http://bienetreanimal.wallonie.be/files/documents/Animaux-Compagnie/BEA-elevages-chiens-agrees.pdf

3. Un élevage familial implique un éleveur passionné qui connait sa race sur le bout des doigts. De par son expérience personnelle et professionnelle, il a également un avis sur pleins d’autres sujets : alimentation, matériel, éducation, soins vétérinaires, professionnels du monde canin, gestion des imprévus de la vie, … Il est là pour vous conseiller, vous accompagner dans votre démarche (et même des mois après), il se réserve également le droit de choisir les futurs acquéreurs (dans le but que les chiots soient dans de bonnes familles), il ne favorise pas l’achat impulsif du chiot (car il ne veut pas que son chiot finisse dans un refuge) notamment en proposant un délai de réflexion et plusieurs visites afin de confirmer votre choix pour un chiot, il répond à vos questions sans détour, il vous informe et vous donne des pistes pour que tout se passe bien (pour vous comme pour le chiot). En bref, l’éleveur a bonne réputation et s’implique dans ce projet d’adoption car rien n’est plus gratifiant pour lui que de céder un chiot à une famille qui lui donnera la plus belle vie qui soit.

4. L’environnement familial dans lequel évolue les chiens et chiots est primordial. Il permet aux chiots d’être en contact permanent avec leurs parents (eux même les éduquent aux codes canins et participent au sevrage des chiots). Ils sont initiés aux bruits, odeurs et stimuli en tout genre, les chiots seront donc moins peureux face à l’inconnu. L’éleveur travaillera à l’apprentissage de la propreté le plus tôt possible (en effet, il ne veut pas que son lieu de vie se retrouve jonché d’excréments canins quotidiens). Enfin, les chiots doivent avoir accès à un jardin clôturé et absent de dangers potentiels (plan d’eau non sécurisé, plantes toxiques, …).

Je vous invite à fuir l’élevage dans les cas suivants :

- Pas de visibilité des parents

- (Trop) nombreuses races présentes sur place

- L’éleveur ne s’intéresse pas à vous, il a une connaissance superficielle de la race, des soins vétérinaires comme la vaccination ou la garantie médicale obligatoire à fournir, …

- L’éleveur vous « force » à verser un acompte rapidement pour réserver un chiot (clairement, l’aspect financier est privilégié au profil des futurs adoptants, ce qui n’est pas un gage de respect du bien-être animal)

- L’éleveur vous « influence lourdement » sur l’achat de croquettes directement auprès de son élevage

- Le discours de l’éleveur est incohérent avec la réalité de son infrastructure et de son numéro d’agrément

- Les chiots semblent craintifs, sales ou peu socialisés

- La chienne présente des traces de reproduction « abusive » (par exemple, mamelles anormalement pendantes, regard inexpressif, …)

- Les conditions d’élevage comme des box ou cages fermées, pas d’accès à un espace vert extérieur, sol recouvert de copeaux de bois ou type facile à entretenir (par exemple, un jet d’eau puissant pour ne pas perdre de temps à l’entretien des box)

- L’éleveur vous cède le chiot avant ses 7 semaines de vie (ce qui est illégal). Il reste l'exception d'éleveur qui vous cède un chiot importé d'un pays de l'UE (ou non UE), c'est désormais illégal depuis le 1er juillet 2023

- Vous avez un mauvais pressentiment ? Vous ne ressentez pas de feeling avec l’éleveur ? Vous avez un doute sur les chiens ? Vous n’avez pas de coup de cœur pour un chiot ? En bref, si vous ne le sentez pas, je vous invite à rebrousser chemin et prendre le temps de la réflexion. Ma grand-mère disait toujours « en cas de doute, abstiens toi ».